A l’occasion du séminaire sur la résilience des outre-Mer aux risques majeurs, l'observatoire Olimar propose un atelier sur l'évolution du littoral, l’anticipation, les solutions fondées sur la nature et le partage de l’information. La matinée sera consacrée aux visites de terrain, notamment à la Trinité sur la plage d’Anse l’Etang.
24 octobre 2022
Cartographie de l'évolution des plages

Cartographie de l'évolution des plages (façade Nord-Atlantique)

© BRGM

La plage de l’anse l’Etang est une cellule sédimentaire située sur la presqu’ile de la Caravelle à la Trinité et fait partie des sites suivis par l’observatoire depuis 2019. La plage s’étend sur plus de 700 m de long, délimitée par un cap rocheux à l’ouest (pointe de l’anse l’Etang) et une pointe rocheuse à l’est qui la sépare de l’anse Dufour. Essentiellement constituée de sables fins, la plage est exposée à un climat de vague relativement énergétique.

Anse l'étang entre 1951 et 2019

1951
Anse Etang (avant/après)

Anse l'étang (1951-2019)

© BRGM

Contrairement au secteur ouest où la plage est relativement large, son extrémité opposée, située en face du village vacance est très exposée au phénomène d’érosion. Au cours des 70 dernières années (1951-2022) on estime un recul de la position du trait de côte supérieur à 30 cm/an.

Plus récemment, entre 2019 et 2022 le phénomène semble s'être accélérer (>1 m/an). Aujourd'hui la quasi-totalité du stock sédimentaire a disparu sur ce secteur et l'érosion se poursuit sur la falaise située en arrière-plage.

Before/After secteur est

En quelques années seulement, la quasi totalité du stock sédimentaire a disparu sur le secteur est de la plage.

© BRGM

Les évolutions sont complexes car elles sont très non uniformes et s’étalent sur différentes échelles de temps.

Par exemple suite à un épisode de forte vague lié au passage d’un cyclone, en quelques heures ou quelques jours, l’érosion peut être très importante et entrainer un recul général de la plage.

A l’échelle des saisons, le phénomène est plus complexe car il dépend de l'énergie et du sens de propagation des vagues. Ainsi, entre septembre et mars les secteurs situés à l’extrémité ouest ont alors tendance à perdre du sable et la largeur de plage diminue. Au contraire, entre avril et juillet, ces mêmes secteurs de plage ont tendance à devenir plus large, caractériser par un stock sédimentaire plus important.

Ces phénomènes saisonniers sont très importants car ils participent à l'équilibre de la cellule sédimentaire.

Sur le plus long terme (entre 2019 et 2022), la plage montre depuis quelques années une tendance globale à l’érosion sur le secteur est de la cellule et au contraire une tendance à l'accrétion sur le secteur ouest.

A propos de l’Observatoire de la dynamique du littoral martiniquais (OLIMAR)

Le littoral Martiniquais totalise un linéaire de plus de 450 km, caractérisé par une grande variété de typologies côtières et exposé à des pressions environnementales sans précédent. L'observation et le partage de l'information au regard de la dynamique du littoral sont aujourd’hui indispensables pour mieux comprendre la complexité des phénomènes et faciliter notre adaptation aux changements climatiques.

L’observatoire de la dynamique du littoral martiniquais (OLIMAR) est un réseau qui réalise et partage des observations sur l’évolution du littoral.