La cinquième dépression tropicale de la saison cyclonique prend forme le 19 juin dans l’océan Atlantique au large des côtes africaines et devient rapidement une tempête tropicale forte nommée BRET dont le centre traversera l'arc des Petites Antilles au niveau de Saint-Vincent. Les équipes du BRGM se sont rendus sur le terrain afin d'observer les impacts associés.
4 septembre 2023

Trajectoire de BRET sur les Petites Antilles

Photo BRET Nasa
Levé topo BRET

Observations collectées avant et après le passage de BRET sur la commune du Diamant.

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Tout au long de son parcours, la tempête tropicale BRET génère de fortes vagues qui se propagent vers le littoral de la Martinique avec un fort potentiel érosif. Dans le cadre du suivi réalisé par l'Olimar, un diagnostic post-tempête a été réalisé sur certaines plages sableuses. Des observations et des mesures ont été collectées avant et après le passage de BRET sur plusieurs secteurs afin de mieux qualifier la réponse morphologique de ces plages à ce type d’évènement extrême. L’opération a été conduite par le BRGM entre le 20 juin et le 4 juillet et comprend des levés topographiques sur neuf plages de Martinique. Afin de compléter ces observations, des images capturées par un dispositif de suivi par imagerie photo ont également été analysées sur plusieurs cellules sédimentaires. Une échelle de classification des impacts est également formulée, basée sur l’évolution de différents indicateurs morphologiques et permet de dresser un bilan des évolutions associés au passage de BRET.

Avant et après BRET (plage de Sainte-Marie)

Avant / après BRET
avant / après BRET

Avant / après BRET

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Les plages situées sur la façade Atlantique (plage du bourg du Lorrain, anse Charpentier ou la plage du bourg de Sainte-Marie), montrent des évolutions significatives, généralement caractérisées par un recul de la position de la berme sur une dizaine de mètre, entrainant un recul de la position du trait de côte sur une distance supérieure à 5 m. Sur les façades Sud-Atlantique (Petite anse Macabou au Vauclin) et Sud-Caraïbe (plage de Dizac au Diamant), les évolutions mesurées sont également bien marquées et se traduisent parfois localement par un affaissement généralisé du profil de plage qui provoque un recul de la position du trait de côte sur plus de 3 m. Sur l’ensemble de ces cellules sédimentaires, l’impact morphologique de BRET a été évalué comme étant fort.

Bilan érosion BRET

Cartographie synthétique des sites suivis et des impacts morphologiques observés.

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Certains secteurs montrent des évolutions moins marquées, essentiellement concentrées sur le bas de plage. Ainsi, les impacts enregistrés restent modérés sur les sites de l’anse l’Etang (La Trinité), anse Baleine (le Marin), la grande anse des Salines (Sainte-Anne), les plages de Sainte-Luce ou encore la plage du Carbet avec un recul de la position du trait de côte inférieur à 3 m en moyenne. La baie du Marigot et la plage de la Pointe Faula (Le Vauclin) ne montrent pas d’évolutions significatives reliées au passage de la tempête tropicale. Sur l’ensemble de ces cellules sédimentaires, l’impact morphologique de BRET a été évalué comme étant modéré.

Les mesures réalisées montrent que la réponse morphologique des plages sableuses du littoral martiniquais face à un évènement extrême est très contrastée et reste spécifique sur chacune des cellules sédimentaires. Les informations collectées pendant la tempête tropicale BRET constituent un nouveau maillon essentiel pour améliorer la compréhension et la quantification des phénomènes de reculs évènementiels majeurs du trait de côte en Martinique.